Si vous n’avez jamais entendu parler d’Angband avant aujourd’hui, commençons par situer l’un des groupes les plus fascinants de la scène metal mondiale. Créé à Téhéran en 2004, Angband navigue avec audace dans le power/prog metal, un style peu représenté en Iran, où la musique rock et metal reste sévèrement encadrée par des restrictions culturelles et politiques. Pourtant, et c'est là leur force, Angband s'est imposé comme l’un des projets incontournables à l’échelle internationale.
Leur parcours est jalonné de succès progressifs, notamment grâce à leur collaboration avec le label allemand Pure Steel Records, qui a signé leurs trois premiers albums entre 2008 et 2012 : Rising from Apadana, Visions of the Seeker et Saved from the Truth. À travers ces albums, Angband a nourri une identité qui mêle traditions orientales et agressivité propre au power metal européen.
Après huit longues années de silence discographique, IV marque un tournant pour Angband. Cette période d’absence a manifestement été mise à profit pour façonner un album différent, avec de nouvelles ambitions. D’après les déclarations du groupe, ce disque promet une richesse harmonique encore plus prononcée et regroupera des thèmes toujours ancrés dans des inspirations historiques et philosophiques, des sujets qu’Angband maîtrise à la perfection.
L’un des points marquants est l’évolution du line-up. Le groupe, emmené depuis ses débuts par Mahyar Dean (guitariste et compositeur principal), a accueilli le chanteur allemand Tim Aymar, ancien vocaliste du groupe Control Denied, en remplacement de Ashkan Yazdani. La présence d’Aymar nourrit déjà beaucoup de spéculations quant à un virage stylistique : sa voix puissante et empreinte de mélodies complexes pourrait amener Angband vers des terrains encore plus audacieux.
Angband n’est pas du genre à révéler ses cartes trop tôt, mais quelques indices sur la direction musicale de IV circulent déjà. Voici ce que l’on sait :
Pour patienter, le groupe a annoncé la sortie prochaine d’un single tiré de l’album IV. Ce premier extrait, dont le titre reste encore inconnu, sera dévoilé en juin 2020, soit un mois avant l’album complet. Si Angband suit son modus operandi habituel, ce morceau devrait nous donner un aperçu précis de la couleur générale de l’album : riffs tranchants, solos virtuoses et une richesse vocale décuplée grâce à Tim Aymar. Certains fans parlent déjà sur les forums spécialisés de la possible présence de morceaux longs et épiques, pouvant dépasser les 8 minutes.
La sortie de IV est bien plus qu’un événement discographique. Elle résonne comme un défi géopolitique pour un groupe qui continue de porter le flambeau du metal dans un pays où la culture underground doit souvent se battre pour exister. Mais au-delà des frontières de l’Iran, cet album peut aussi servir de pont entre les scènes occidentales et orientales. Une reconnaissance internationale accrue, notamment grâce à la présence d’Aymar, pourrait placer Angband dans la catégorie des grands ambassadeurs du metal mondial.
À une époque où le metal prog et power cherchent sans cesse à se réinventer, Angband a le potentiel d'inspirer une nouvelle génération de groupes à briser les carcans. Leur capacité à mêler influences locales et esthétiques globales constitue une leçon pour les gens qui cherchent à infuser leur musique d’authenticité tout en visant une portée universelle.
Avec cet album, Angband semble déterminé à se réinventer sans renier ses fondamentaux. Leur constance à délivrer des albums de qualité, couplée aux nouvelles forces créatrices, représente un cocktail explosif que chaque amateur de metal devrait suivre de près. Si le groupe parvient à équilibrer ambition artistique et respect de l’esprit "underground" qui a fait leur réputation, IV pourrait bien atteindre les sommets des releases incontournables de 2020.
Rendez-vous cet été pour vérifier si toutes ces promesses ont été tenues. Une chose est sûre cependant : là où Angband frappe, les vibrations se font sentir longtemps après.