4 mai 2025

Jackal : l'ascension féroce d'un nom incontournable du heavy metal underground

Des débuts modestes, un désir immense

Comme bon nombre de formations underground, Jackal naît dans un cadre modeste. À l'origine, c'est un groupe d'amis issus de la scène DIY d'une petite ville industrielle du nord de l'Angleterre. Influencés par la NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal) des années 80 — Iron Maiden, Saxon ou encore Diamond Head —, ils cultivent également un amour profond pour des sonorités plus extrêmes, à la frontière du thrash et du doom. Mais dès leurs premières répétitions dans un garage humide, une chose devient claire : Jackal n'est pas là pour copier, mais pour créer.

Les premières années sont marquées par une volonté de se faire entendre coûte que coûte. Dans les pubs locaux, les salles obscures ou lors de soirées improvisées, leur musique électrise. Leur réputation, elle, se forge à coups de sets live explosifs et de démos enregistrées avec les moyens du bord. Pourtant, au-delà de cette énergie crue, une signature se dessine : des riffs lourds et tranchants, des textes introspectifs et une recherche d'atmosphères qui enveloppent l'auditeur.

Une alchimie sonore unique

Le son de Jackal, c'est avant tout une juxtaposition saisissante de contrastes. Leurs morceaux alternent habilement entre passages mid-tempo suffocants, explorations presque psychédéliques et explosions de violence rythmique. Leur premier EP, intitulé Iron Clad, sorti en 2015, en témoigne : chaque morceau est une plongée dans une dualité sonore qui désarçonne et captive.

Les membres du groupe citent des influences variées et parfois inattendues : si des groupes comme Black Sabbath et Venom font partie de leur ADN, ils revendiquent également des inspirations venant de la scène noise rock ou post-metal, avec des références à des formations comme Neurosis ou Swans. Ajoutez à cela une touche de folklore nordique dans les harmonies et les mélodies, et vous obtenez une alchimie sonore qui leur est propre.

Leur deuxième album complet, Bloodletting Sun, sorti en 2019, marque un tournant. Ce disque, encensé par la presse spécialisée (notamment des magazines comme Metal Hammer et Terrorizer), explore des thèmes sombres mais universels : la lutte intérieure, les cycles destructeurs de l'humanité et la résilience face au chaos.

Un groupe forgé par la scène

Si Jackal a su se construire une base solide dans le paysage underground, c'est en grande partie grâce à leur dévotion pour les concerts. Les tournées incessantes, souvent dans des conditions rudimentaires, font partie de leur ADN. Pas de grosses productions ou de lumières flashy : juste des amplis, de la sueur et une interaction directe avec leur public.

Entre 2016 et 2022, Jackal enchaîne les tournées européennes, partageant la scène avec des noms tout aussi authentiques que marquants, comme Conan, Pallbearer ou encore High On Fire. Leur performance au festival Roadburn en 2018 est particulièrement remarquée : ce soir-là, ils livrent un set habité, traversant les frontières du simple concert pour offrir une véritable expérience immersive.

Leur attitude humble et accessible marque également. En coulisses, ils n’hésitent pas à échanger avec les fans, discuter musique ou philosophie, et remercier les organisateurs indépendants d’événements. Dans un monde où certains groupes se prennent pour des demi-dieux, la simplicité et la sincérité de Jackal font mouche.

Un pied dans la tradition, l'autre dans l'expérimentation

Une autre clé de leur succès réside dans leur capacité à honorer les traditions du heavy metal tout en les bousculant. Jackal assume ses racines mais refuse de s’y enfermer. Les ambiances pesantes et introspectives qu’ils tissent dans leurs morceaux ne renient jamais la rage et l’énergie brute qui définissent le genre.

En 2021, Jackal surprend son public en collaborant avec une compositrice de musique contemporaine, Annika Gregsen, pour un morceau épique de douze minutes, The Abyssal Hymn. Mélange étrange d’arrangements orchestraux et de fondations métalliques oppressantes, ce titre devient emblématique de leur volonté de repousser constamment leurs propres limites. Nombreux sont les groupes qui stagnent ; Jackal choisit d'évoluer continuellement.

Pourquoi Jackal est un modèle pour la scène underground

Au-delà de leur musique, Jackal incarne une philosophie qui résonne profondément avec la scène heavy metal underground : l'authenticité avant tout. Ils sont l'exemple parfait du groupe qui se fout des tendances et des formats radiophoniques, en privilégiant une créativité libre et sans compromis.

Leur approche DIY (Do It Yourself) est restée intacte. Enregistrant leurs albums dans des studios indépendants, collaborant avec des labels underground comme Relapse Records et distribuant leur merch eux-mêmes lors des concerts, ils rappellent que le succès n'est pas uniquement une affaire de chiffres ou de vues sur YouTube. C'est une question d'intégrité et de manière de connecter avec une communauté.

Aujourd'hui considérés comme un pilier de la scène heavy metal underground, Jackal continue d'inspirer d'autres musiciens. Leur parcours prouve qu'il est possible de gravir les échelons sans plier face aux attentes du mainstream. Une belle leçon de résistance et de passion brute.

Une suite incertaine mais prometteuse

Alors que le monde du metal évolue et que la compétition s'intensifie, Jackal semble prêt à relever de nouveaux défis. Leur récent teasing sur les réseaux sociaux laisse supposer qu'un nouvel album est en préparation pour 2024. Inutile de dire que les attentes sont grandes.

Le heavy metal underground restera toujours un terreau riche pour les groupes qui osent repousser les limites. Et Jackal, avec son empreinte unique et son approche sans concession, est la preuve vivante que le vrai metal ne meurt jamais. Si vous passez à côté, la faute ne revient qu'à vous.

En savoir plus à ce sujet :