14 mai 2025

Le retour de Cry of the Jackal : une rétrospection vibrante du heavy metal des années 80

Un héritage tumultueux : les premières heures de Cry of the Jackal

Cry of the Jackal n’est pas un nom qui surgit dans la lumière de manière anodine. Formé en Belgique dans les années 80, ce combo s’inscrit dans une époque où la scène metal européenne bouillonnait, bien que souvent reléguée dans l’ombre par les mastodontes anglo-saxons comme Iron Maiden ou Judas Priest. Ce qui distingue Cry of the Jackal à l’époque, c’est leur volonté de s’imbiber des codes du heavy metal tout en y insufflant une identité propre.

En 1986, leur démo “Jackal’s Force” voit le jour. Ce n’est pas une production léchée avec des studios aux budgets faramineux. C’est un cri brut, forgé dans l’urgence et la passion, mais avec une maîtrise impressionnante. Le résultat ? Une combinaison palpable d’authenticité, mêlant des riffs acérés rappelant des groupes comme Accept, avec une hargne qui évoque certains précurseurs du speed metal.

À une époque où l’industrie musicale était sévèrement hiérarchisée, Cry of the Jackal trouvait son espace non pas en haut des charts, mais dans les fanzines, les échanges de cassettes artisanales et les concerts en petite salle. Leur parcours rappelle à quel point le heavy metal était avant tout une affaire de communauté, où l’underground brillait dans la ferveur des passionnés.

Des codes musicaux fidèles mais renouvelés

Plonger dans le répertoire de Cry of the Jackal, c’est se heurter frontalement aux éléments fondamentaux qui ont défini les années 80.

1. Les riffs : nerveux et indomptables

L’essence du heavy metal des années 80 repose avant tout sur les guitares. Chez Cry of the Jackal, les riffs ne sont pas une simple imitation; ils sont une déclaration d’intention. Prenez par exemple leurs compositions phares comme “Metal Madness” ou “Prisoners of the Night”. Les rythmiques, agrémentées de power chords puissants, sont parfaitement calibrées pour provoquer des headbangs frénétiques. Le groupe ne tombe pas dans la facilité d’un excès de distortion brouillon : leur son est claquant, précis, percussif – un héritage direct de l’âge d’or de formations comme Saxon ou Diamond Head.

2. Les solos : entre virtuosité et expressivité

Plus qu’une simple démonstration technique, Cry of the Jackal perpétue la tradition des solos “chantés”. Pas étonnant : dans les 80’s, un solo devait raconter une histoire, et non flatter l’égo d’un guitar hero. Leur guitariste semble habité par ces influences, convoquant tour à tour des envolées dignes de Dave Murray (Iron Maiden) ou des licks incisifs rappelant Scorpions.

3. Un chant viscéral porté par la passion

Difficile de parler d’un groupe heavy sans évoquer la voix qui porte le message. Le chanteur de Cry of the Jackal détonne par un équilibre rare entre mélodie et rage. Son timbre rauque, parfois éraillé, semble taillé sur mesure pour transmettre l’intensité dramatique des paroles empreintes de thématiques typiques de l’époque : la liberté, les batailles, les ombres de la société moderne.

Une attitude DIY qui touche au cœur de l’underground

Cry of the Jackal a toujours respiré l’attitude “Do It Yourself” (DIY). À l’heure où les manches des vinyles étaient fabriqués à la chaîne par des majors, eux distribuaient leur demo sur cassette, parfois envoyée aux fans via un simple courrier postal. Ce mode de fonctionnement est une déclaration claire : leur art n’a jamais été vicié par un studio ou un label poussant à la compromission.

Cette cohérence se traduit aussi dans leur résurrection récente. Plutôt que de céder à une production hyperpolie, le groupe choisit de conserver une esthétique brute, où les imperfections sonnent comme une ode à l’authenticité. Ces derniers temps, on assiste à des rééditions vinyles de morceaux cultes, recherchées avidement par des collectionneurs enthousiastes – une preuve que le travail du groupe continue de résonner.

Pourquoi Cry of the Jackal résonne encore aujourd'hui ?

Reconnaître l’essence de Cry of the Jackal dans le paysage actuel, c’est comprendre que leur musique transcende l’époque à laquelle elle appartient. Et nous, auditeurs modernes imprégnés de technologies, avons soif de cette sincérité et de cette absence de vernis artificiel.

Le revival metal des dernières décennies (avec des groupes comme Enforcer ou Cauldron) montre un regain d’intérêt pour l’authenticité sonore des années 80. Cry of the Jackal s’inscrit dans cette vague tout en restant fidèle aux principes qui les ont construits. Ce n’est pas une posture marketing chez eux : c’est un ADN musical gravé depuis les débuts.

Une démonstration intemporelle de ce que le heavy metal 80’s peut offrir de meilleur

Écouter Cry of the Jackal aujourd’hui, c’est replonger dans l’ébullition d’une époque où chaque riff respirait une urgence sincère, où les musiciens créaient dans leur garage avec plus de passion que de moyens. Ce groupe rappelle une chose essentielle : quelle que soit la modernité, les vibrations authentiques du heavy metal transcendent les décennies.

Alors, si tu ne les connais pas encore, plonge-toi dans leurs créations. Peu importe l’époque à laquelle tu as posé les pieds dans l’univers du metal, Cry of the Jackal va réveiller en toi l’instinct brut qui définit cette musique.

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